dimanche 10 avril 2011

La dialectique du Maître et de l'Esclave au cinéma


Dans le langage courant, un maître s’apparente à une personne qui commande, gouverne ou exerce une autorité. Une autre définition implique l’idée qu’un maître possède quelque chose, qu’il en dispose librement et qu’il est libre de le faire. Un esclave, lui, est une personne de condition non libre, considéré comme un instrument économique pouvant être vendu ou acheté, et souvent soumis à une dimension tyrannique.
Certains penseurs ont développé l’idée que le rapport d’opposition entre le maître et l’esclave était discutable. La polysémie de ces termes a montré une évolution, qu’elle soit positive ou négative, du statut du maître et de l’esclave, où la place de chacun n’est pas réellement définie, d’où une contestation possible des définitions établies.
Dans quel contexte historique, social et philosophique peut-on parler de relation maître et esclave ? Comment cette relation a-t-elle évolué ? Comment a-t-elle été perçue à travers tous les arts ? 
Dans un premier temps, nous verrons le rapport dominé et dominant qui s’instaure dans une relation maître et esclave au sens stricte du terme. Puis nous démontrerons que cette relation s’est étendue à tous les domaines de la société, le genre et la sexualité, la politique et la religion, et plus largement l’avenir tout entier de l’être humain destiné à devenir lui-même l’esclave de cette société. 

Partie 1 : renversement des valeurs.
1) Dans l’antiquité déjà, la notion de pouvoir tenait une place importante au sein de la société. Platon avait une conception hiérarchique, élitiste et pensait que seul un philosophe pouvait diriger la cité, car seul lui représentait le bien, loin de la corruption du commerce et du profit.
Aristote, lui, (à la manière de Nietzsche plus tard) disait qu’il y avait, par nature, des gens qui gouvernaient et d’autres qui obéissaient. Il émet même l’hypothèse que si les machines étaient capables, sur une simple demande, ou même en anticipant ce que l’on va leur demander, d’accomplir leur travail, il n’y aurait plus ni maîtres ni esclaves. Aristote ne croit pas à sa propre hypothèse, c’est pour cela que selon lui, l’esclavage est une fatalité, car il y aura, de toute manière, toujours des esclaves pour faire fonctionner les machines.
Mais à cette époque même, une anticipation du renversement des valeurs s’opère déjà. En effet, Socrate, dont Platon était le disciple, suggère que « le tyran est le moins libre de tous les hommes », s’opposant à la liberté dans le sens de « pouvoir faire ce que l’on veut ». Il explique alors que le tyran n’est en réalité que l’esclave de ses passions, il torture parce qu’il aime le faire. Platon suivit l’idée de son maître, à savoir que la liberté consiste à faire ce qui ne nous plait pas. (Le tyran serait libre s’il résistait à la tentation de ne pas torturer).
A l’époque de la Renaissance également, les notions de pouvoir sont au centre des débats. Hormis la politique de Machiavel qui consiste à acquérir le pouvoir que l’on n’a pas et conserver celui que l’on a, maximisant les valeurs d’utilité et d’efficacité par la ruse et la force, il y a aussi les thèses de l’écrivain français La Boétie avec le discours de la servitude volontaire, paru à titre posthume en 1576. Selon lui, les hommes obéissent au pouvoir sans se rendre compte que c’est cette obéissance qui rend ce pouvoir consistant. Il suffirait alors de ne plus servir pour ne plus être sous le joug du pouvoir.
Faisons un bon en avant avec Nietzsche et La généalogie de la morale, publié en 1887. Il démontre dans sa première dissertation, « bon et méchant ; bon et mauvais » le renversement des valeurs du maître et de l’esclave. Il part de l’idée que les hommes élevés se sont sentis eux-mêmes bons et ont estimé leurs actes bons. Il revient même aux racines du langage qui démontrent que l’étymologie du mot « bon » renvoi à la classe noble, aux âmes supérieures. Mais le renversement des valeurs s’est opéré avec le christianisme, et la vengeance, et le ressentiment du peuple juif. Nietzsche invoque le Christ comme le moyen de renverser les valeurs du bien et du mal, et qui a permis le triomphe des esclaves. Il oppose la morale des forts où le bon est le noble, le puissant, et le mauvais celui qui ne possède pas ces qualités, à la morale des faibles où le méchant est le fort et le bon celui qui n’est pas méchant. Cette démarche implique donc une distinction entre les notions de «bon» et «méchant», que Nietzsche nomme « la morale des esclaves », qui désigne par « méchant » celui qui est bon dans la première catégorie. Le bon devient donc le méchant.         

En tout temps donc, il y a eu une réflexion autour de le rapport de maître et esclave, certainement parce que celui-ci a toujours été présent dans l‘histoire et cela, dans le but de faire fonctionner des sociétés comme dans l'antiquité où être esclave était un statut, au Moyen-Âge par la relation seigneur et peuple. On a aussi eu un rapport maître/esclave pour servir une idéologie politique comme avec Staline, Mao Tsé-Toung, Hitler .. Toutes ses causes, se rejoignent sur les définitions qu'on a pu citer plus haut à propos des mots maître et esclave. En effet, à chacune de ces époques ou périodes historiques on a pu remarquer des similitudes telles que la privation de liberté, l'exploitation, la maltraitance, l'humiliation avec bien souvent un acharnement du 'maître sur l'esclave' par l'interdiction de certains lieux, le marquage pour distinguer ces personnes puis des camps de concentration pour définitivement les mettre à l'écart, jusqu‘à les exterminer. Pour avoir l'appui du reste du peuple, on a pu faire des discours, de la propagande et la répression sur les gens qui n‘adhéraient pas. Bien qu'on n'emploie pas les mots de maître et d'esclave lorsqu'on parle de Staline, de Tsé-Toung et d'Hitler (entre autres) avec leur peuple et leurs opposants, on retrouve des agissements, qui sont à l'origine de ce rapport, dans la définition de ces mots. Ces définitions qu’on peut approcher de celles du racisme. Le racisme, qui est la certitude qu'a un peuple de valoir plus qu'un autre et de le dominer, a été un lieu de controverses très important dans les siècles passés et actuellement. En analysant les discours des philosophes des lumières, nous allons voir que ce thème est aussi un sujet qu'on peut rapprocher au rapport maître/esclave.

Historique :

2) Les philosophes des lumières apparaissent dans le courant du XVIII ième sous le règne de Louis XV. C’est un siècle de contestation et du savoir. On souhaite désormais se libérer des contraintes religieuses. Pour plusieurs penseurs la séparation des pouvoirs de l’église et de l’Etat serait judicieuse. Durant cette période 1715 (Régence) et 1789 (révolution fr), plusieurs inventions apparaissent ce qui contribuent à la prolifération du savoir et de la connaissance pour « tous » comme l’invention de l’imprimerie. La démarche de l’encyclopédie dirigé par Diderot et Voltaire vise elle aussi à propager la connaissance. La censure reste  toujours présente.  Selon différents genres les penseurs dénoncent ainsi l’intolérance, la colonisation et notamment l’esclavage et abordent la primeur de la liberté qui vise au bonheur mais aussi à l’affranchissement grâce à la raison humaine.

Ouvrage et philosophes :

Diderot use de l’oralité dans son livre supplément au voyage de Bougainville pour dénoncer les méfaits de la colonisation et l’immoralité des colons face aux esclaves issus des pays colonisés. Il souligne l’opposition entre le peuple dîtes civilisé et le peuple colonisé à travers le discours d’un vieillard parlant à son peuple. Il défend ici les concepts établit par les philosophes des lumières. La vision des colonisés est définit de la même façon que la controverse de  Valladolid. ( => parle des esclaves comme une apparence humaine mais ne possédant pas d’âme et reste à l’état animal. Pour la défense il dénonce un certain préjugé de ce peuple et l’abus des colons face à l’esclave. Ne pas comprendre les coutumes de ces gens permettrait de mieux tolérer la légitimité de l’esclavage. Pas de conclusion sur l’esclavage des indiens. Le débat s’achève sur l’accord que ces hommes soient issus d’Eve et Adam).

Voltaire revendique la liberté des esclaves et dénonce les procédures de mutilations des esclaves dans son œuvre philosophique Candide. (candide, ses périples dévoilent les ravages de la guerre, tremblement de terre à Lisbonne et l’esclavage).
Lui étant contre la guerre ajoutera néanmoins que si il faut désigner une guerre « légitime » «  celle de Spartacus serait la plus juste ».

L’esclavage condamne l’homme à servir et être perçut comme un objet utile à la production et reste dans l’ignorance. Cette vision pour les lumières ne serait être juste car tout homme est disposée à s’élever par la raison. On remarque néanmoins qu’il se compose d’un rapport dominé dominant et dans ce cas le civilisé l’emporte.
L’esclave est aussi au service d’un maître comme il est question dans l’aristocratie où toute famille de bonne condition disposée  d’un serviteur. Le serviteur est lui aussi montrant comme ignorant, faible et violenté par son maître dans les pièces de théâtres à l’âge classique c'est-à-dire au siècle précédent. Hors les revendications du siècle s’établit aussi dans ce dispositif et témoigne d’un certain renversement.

3)Analyse de The servant de Losey de 1963 :
Tony, un jeune aristocrate, emménage dans une luxueuse maison à Londres et engage Hugo Barrett comme domestique. Celui-ci est un valet modèle, serviable, intelligent et qui ne cesse de répéter qu’il ne veut que rendre service à Tony, ce qui plait à celui-ci qui noue une certaine complicité avec Hugo. Mais Susan, la fiancée de Tony, n’apprécie pas Barrett et devine le caractère malsain de celui-ci. Elle se méfie également de Véra, la gouvernante au service de Tony que Barrett fait passer pour sa sœur, mais qui est en réalité sa fiancée. On peut déjà remarquer l’emprise que Barrett à sur Tony quand il lui impose en quelque sorte sa sœur comme gouvernante. Peu à peu, le couple Véra-Hugo investit les lieux de la maison (Véra qui utilise la salle de bain de Tony). Tony, délaissant Susan, tombe rapidement sous le charme de Vera et c’est la que commence sa déchéance. Quand Hugo et Véra doivent momentanément quitter Tony sous le prétexte de rendre visite à leur mère (Véra, évidemment, ne part pas pour séduire Tony), on s’aperçoit de sa dépendance aux deux individus au point tel qu’il n’est même plus capable de faire quoi que ce soit par lui-même (comme commander un plat dans un restaurant). Plus tard, il apprend qu’Hugo et Véra sont amants et les vire. Il sombre dans l’alcool et va jusqu’au point de reprendre Hugo qui va mettre toute cette histoire sur le dos de Véra, le menant une fois de plus en bateau. Les deux hommes deviennent comme des colocataires jouant à des jeux (la scène du « cache cache » où Tony semble terrorisé ; la balle dans les escaliers où les deux se disputent les points gagnants), mais Hugo prend le dessus sur le maître, devenu une épave dont le caractère et la volonté ont totalement disparus.
Cependant, le film ne s’instaure pas dans un rapport classique du dominant/dominé. Le maître n’est pas un tyran, il est ouvert et chaleureux alors que Barrett (ainsi que Vera) n’ont rien de sympathique, et cela se voit rien qu’avec leur visage. Ils utilisent le manque d’autorité de Tony et le retourne contre lui. Le rapport dominé/dominant est permutable mais reste toujours au profit de Hugo.

Dans la littérature il est aussi question de ce renversement du rapport maître et esclave.

4) Le rapport maître esclave rappel la notion d’influence et de dépendance.  En effet ce couple ne peut se passer l’un  et l’autre. Ils ont besoin de l’autre pour marquer son origine sociale. Le renversement se fait aussi à la fourberie du valet ou par une domination numérique. En effet plus les esclaves sont nombreux plus les maîtres devront s’adapter à eux pour être compris et obéit. De cette manière les esclaves sont en position de force et peuvent les influencer plus facilement. L’organisation sociale se base selon une hiérarchie des classes. Ainsi accordé une égalité reste utopique.

Dans l’île des esclaves Marivaux afin de dénoncer l’aliénation  expose une satire sociale et un regard moralisateur sur l’homme. Il inverse les rôles et place les personnages de sa pièce dans une île utopique où les esclaves deviennent les maîtres et vice versa. S’opère ainsi un jeu de miroir car les esclaves n’établissent aucun changement et peint seulement les caprices de leur maître. Il n’est alors pas question de bouleversement de situation car ils ne feront que répéter l’attitude de leur dominé. Ils sont perçus comme trop lâche pour pouvoir changer les habitudes et se rebeller alors que les maîtres sont paresseux, orgueilleux et mondain. L’influence et la dépendance sont pleinement démontrées dans ce rapport.

Ces rapports ambigus et privés sont aussi appliqués dans le registre du travail. En effet dans le film l’autre Dumas, le film dévoile un co auteur tapis dans l’ombre du maitre Dumas. August Maquet fut désigné comme le nègre de l’autre qui lui reste fidèle durant 10 années. Dumas ne peut se passer de lui pour écrire mais il en fut de même pour Maquet. Le film nous montre le passage d’une rupture entre les deux une fois le quiproquos révélés. A ce moment on y voit la perte d’inspiration pour l’un et la déchéance pour l’autre anéantit par cet abandon. Dumas dira même qu’il est près à lui céder ses caprices pour qu’ils reviennent. Il finit par revenir car il est obligé de constater sa panne d’inspiration.
(Le film use aussi des procédés propre au théâtre comme l’utilisation des masques et des quiproquos ce qui permet au cinéaste d’avancer prudemment vers ces idéaux.)



5) Avec l'analyse de certaines œuvres littéraires et cinématographiques comme The servant on peut s'apercevoir que le rapport entre maître et esclave, comme on a pu le décrire plus tôt, peut être renversé. Cette idée a également été celle d’autres penseurs dont nous allons détailler leurs points de vue.
Hegel qui dans La phénoménologie de l'esprit explique que, selon lui, la conscience de soi ne naît que par la prise de conscience de l'autre. On ‘est’ que parce qu'il y a l'autre. Et on ne peut s'accomplir qu'en ayant un rapport avec lui. Ce rapport se baserait sur une idée simple : la peur, ou non, de la mort. En effet, si on a peur de la mort, explique-t-il, on aura une position de faiblesse par rapport à l'autre qui lui, ne la craindra pas. C'est à partir de ce moment-là que notre rapport maître/esclave va se créer.
Mais Hegel ajoute que, celui qui est dominé et qui travaille la terre pour son maître, est le seul des deux à influer sur celle-ci, et donc sur le monde. Grâce à cela, il va s'élever au dessus de son maître et de la nature sur laquelle il a désormais le pouvoir et va ainsi s'humaniser. L'homme le plus libre des deux sera en définitif l'esclave et plus le maître-dépendant.
Un autre penseur comme Alexandre Kojève se rattache à l'idée de Hegel, mais pour lui, ce qui est à l’origine de cette élévation est la peur de la mort plus que le travail effectué sur la nature.
Le rapport maître/esclave est pensé autrement par Karl Marx. En effet, cela serait dû à l'infrastructure économique qui, en créant de nouveaux besoins et modifiant par cela la culture, engendrerait une lutte des classes sociales. Pour lui, un renversement est possible à la condition que les dominés fassent preuve de violence. Il n'y a que comme cela, qu'ils pourraient renverser leur maître.
Emmanuel Kant a aussi une idée sur la question et pour lui tous les esclaves ont de l'entendement, ce qui leur manque, c’est le courage. Leur position, ils l'adopteraient alors par lâcheté. Grâce à leur entendement ils pourraient renverser cette situation mais, si l'un d'entre eux a le courage de le faire, de se révolter, il ne faut pas qu'il le fasse qu'en son nom. Il faut qu'il emmène avec lui d'autres dans sa lutte sinon son action serait vaine au final.
On voit bien ici que le renversement du rapport maître/esclave est une pensée très concrète. Le maître se trouve alors dans une position d'infériorité, ce que nous allons développer ici.

II/ Mœurs, politique :
1)   le genre : Les hommes et les femmes.

L’autorité masculine se joue également dans son rapport avec la femme. L’éducation féminine souvent opprimée ou réduite. Les droits des femmes apparaissent que très tard dans notre temps. Les femmes ont pu souvent être acheté, perçu comme une marchandise, considérée comme étant inférieur au masculin. Elles sont souvent données en mariage afin de perpétuer la famille. Cette approche des différences de genre dévoile l’autre facette d’une dialectique maître et esclave.
          Lors de leur éducation au couvent elles ne pouvaient se permettre de lire des romans ou de discuter avec des hommes qu’elles ne connaissaient pas. Puis en Espagne les jeunes filles avant d’être promise et jusqu’ à leur mariage elles sont accompagnées d’une duègne. Dans ce principe si on se réfère à la définition de l’esclave, les femmes endosse ce rôle dans la société. Même marié elle devait obéissance à son mari et fidélité ce qui n’est pas réciproque.   Le féminisme s’annonce au XIX avec le mouvement des suffragettes Un souffle de révolte apparaît au XVII ainsi qu’au XVIII avec les salons aristocratiques.
          Lorsque la femme se trouve en position de force sur l’homme ce n’est jamais impunie dans les romans. Ex : Laclos et Zola avec Nana et Mme Bovary. Dépense des hommes qui ne peuvent se passer des femmes et sont prêt à tout pour les courtiser. Jusque se battre en duel par exemple et devenir son amant. Dépense et utilitarisme dans se rapport. Malgré qu’elle soit plus libre qu’un esclave elle reste néanmoins moins libre que l’homme durant très longtemps.


2) Aujourd’hui, beaucoup de films mettent en scène cet esclavagisme permanent de l’être humain, écrasé par les nouvelles technologies, et la pression de la société qui incite à produire plus et logiquement à consommer plus.
Outre l’exemple de Fight club, qui s’attache plus au capitalisme et à ses dérives, il y a également les films purement futuristes qui s’inscrivent, cependant, dans un réel en devenir, où la machine prend lentement mais sûrement le pas sur l’homme.

Dans Matrix, les machines ont réduit l’homme à l’esclavage, qui est seulement là pour nourrir la machine. Et pour nourrir celle-ci, nous devons tout de même produire de l’énergie. C’est pour cela qu’a été crée la Matrice. C’est l’utilité pure du corps pour la machine. Cependant, malgré les apparences, il s’instaure un rapport d’égalité entre la machine et l’homme : pour survivre, les machines ont besoin de nous car nous produisons l’énergie qui la fait marcher.

Dans Terminator, les humains ont crée SKYNET, un programme informatique capable de penser par lui-même (ce qui l’humanise) et qui est sensé protéger les hommes d’éventuelles attaques. Un jour, un virus informatique pirate toute la sécurité. Désarmés, les hommes utilisent SKYNET sans savoir que c’est SKYNET, lui-même, qui a implanté le virus. Une fois activer le programme contrôle toutes les armes et déclenche la bombe nucléaire sur la Russie, sachant qu’elle va répliquer. Peu à peu, la machine amène les hommes dans une nouvelle guerre mondiale, et créée de plus en plus de machine pour anéantir le reste de l’humanité. Nous assistons à un renversement : c’est la machine qui refuse de se faire contrôler par les humains.

3)Dans The island, les humains ont l’opportunité de souscrire une assurance vie qui se matérialise sous la forme d’un clone. En cas de maladie ou d’accident graves, l’homme bénéficiera des organes de son clone. Les clones sont des purs produits de consommation. Mais ils sont également les esclaves de l’industrie qui les a crées puisqu’ils travaillent eux même à produire d’autres clones. De plus, ils ne sont pas en mesure de contester quoi que ce soit, car leurs créateurs ont fait en sorte que leur intelligence ne dépasse pas celle d’un enfant de quinze ans.
On retrouve donc des similitudes dans les particularités du rapport maître/esclave développé plus tôt comme dans Metropolis de Fritz Lang où le robot qui a subi une programmation, clame un discours et réussi à persuader les travailleurs. Ici l'assujettissement se fait par la programmation d'une machine comme dans des films plus récents, I, Robot, où c'est une machine qui programme aux robots de se rebeller, l'Odyssée de l'espace, où là aussi, et toujours pas une voix féminine, une machine se révolte dans l'espace en tuant des hommes qui sont dans un état végétatif et empêche d'autres à retourner dans la navette spatiale. On a également Ultimate game, film dans lequel c'est un humain qui joue avec la vie d’un homme incarcéré dans un jeu vidéo. Et plus récemment, dans Tron, où on assiste à une purge, et une re programmation. L’idée de dépendance est très importante donc dans ces films de l'Homme et de la machine. Il est clairement dit dans ce film que son clone est son seul moyen de parvenir à créer le monde numérique et qu'il dépend de lui. Autre rapport de dépendance dans le film récent Clones, où, pour vivre dans le monde extérieur et réel, ils doivent utiliser leur clone. Il y a un disfonctionnement de la machine qui permet cela puisque quelqu'un est retrouvé mort alors qu'il était branché.
Notons également que ces machines suivent une certaine logique elle-même programmée par l'Homme : rendre le monde meilleur et que ça se retourne contre l'Homme lui-même parce que les machines ont conscience que l'Homme n'est pas parfait et détruit ce monde. Dans le film Tron, avant que le clone ne fasse exiler son créateur,  il lui pose une question : "Est ce que je dois toujours accomplir la tâche pour laquelle tu m'as crée ?" la création d’un monde parfait, sans maladies .. Son créateur lui répond alors "Oui." et le clone le fait arrêter. Les machines ont alors un pouvoir sur l'Homme qui s'explique par les propres volontés de l'être humain, mais qui les desservent. Et leurs agissements se rapprochent de ceux des hommes (comme la purge, la privation des libertés et même la mort qu'on a connus lors de périodes de l'histoire et qui se retrouvent dans certains de ces films cités).

4) « le danger dans le passé était que les hommes deviennent des esclaves. Le danger dans le futur est qu’ils deviennent des robots. » Erich Fromm.

L’homme bicentenaire de Colombus réalisé en 2000 témoigne de l’importante avancée technique qui est la création des robots domestiques. Programmé pour aider aux taches ménagères des familles, un physicien perfectionne son robot et lui témoigne de l’affection. Adaptation fidèle d’une nouvelle de Isaac Asimov le film montre  le mépris de l’homme pour les robots et dénonce le  racisme. Cette forme d’esclavage sur les techniques que l’homme confectionne renvoie à l’image de l’homme face à ses actes sur autrui. Le rapport ne s’inverse pas il apparaît dans ce film comme étant presque égalitaire car Robin williams ( Andrew martin)n’aura de cesse de vouloir garantir son humanité et ne plus être considéré seulement comme  une machine. 
A la fin du film une marque d’ironie est exprimée dans cette dialectique de l’homme et la machine puisqu’il évoque un paradoxe. Angela Landis jouant le rôle de Grace martin tient sa vie par une machine respiratoire et elle demandera à son infirmière robot (Galatée) de la débrancher. Ce geste car elle souhaite rejoindre Robbie williams (Andrew) mort quasi naturellement. Dévoilant ainsi une relation complexe dans ce contexte entre l’être humain et la confection des machines.


On peut en conclure que Le rapport maître/esclaves n'est pas une notion évidente. Bien qu'on en ait une idée bien déterminée, elle se présente sous des formes détournées et implicites.

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